La sécheresse et les nuisibles ont toujours été deux des principaux facteurs ayant un impact négatif sur les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles en Afrique subsaharienne. Étant donné que de nombreux petits agriculteurs sont à la merci des précipitations pour nourrir leurs cultures de maïs, les conditions météorologiques irrégulières, la sécheresse, les maladies et les nuisibles constituent des menaces majeures qui peuvent être sources de mauvaises récoltes, de famines et de pauvreté.
Nous avons constaté une augmentation des besoins en matière de développement de variétés hybrides capables de résister aux conditions de sécheresse auxquelles les agriculteurs sont confrontés. Cela a abouti au lancement d'un partenariat public-privé majeur qui répondrait aux besoins des agriculteurs, donnant ainsi naissance au projet Water Efficient Maize for Africa (WEMA).

Le projet WEMA, soutenu par la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), la Fondation Howard G.Buffett (HGBF) et l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a été officiellement inauguré en février 2008 dans le but de développer et de fournir des variétés de maïs résistantes à la sécheresse et aux insectes aux petits agriculteurs d’Afrique subsaharienne. Ce partenariat public-privé permettrait finalement aux petits exploitants agricoles d'accéder à des variétés hybrides plus robustes qui, dans des conditions de sécheresse modérée, produiraient un pourcentage de grains plus élevé que les variétés de maïs disponibles sur le marché.
Selon Saheera Haniff, responsable de la stratégie et des opérations de Bayer pour l'équipe Africa Breeding, ce partenariat était axé sur la mise à disposition de technologies jusqu'alors inaccessibles aux petits exploitants agricoles. Ce faisant, les petits agriculteurs peuvent accroître leurs récoltes, ce qui améliore alors la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de ces agriculteurs.
Le projet WEMA a été lancé dans six pays dont l'Afrique du Sud,le Kenya, le Mozambique, la Tanzanie, l'Ouganda et l'Éthiopie. Il a été coordonné par la Fondation africaine pour les technologies agricoles (AATF), une organisation à but non lucratif qui vise à fournir des technologies agricoles aux petits exploitants qui n'avaient auparavant pas accès à ces outils et intrants. Ce faisant, l'AATF entend contribuer à la transformation agricole pour assurer la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Dans son objectif de développer des variétés capables de résister à divers facteurs de risque tels que la sécheresse et les ravageurs, l'AATF s'est associée au Centre international d'amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), à Bayer et aux systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA).
Eric Ndou, Jnr Product Development Scientist coordonnant les projets de sélection WEMA chez Bayer, estime que ce projet a accéléré le processus d'accessibilité des technologies aux besoins des petits exploitants agricoles.

« Le changement était inévitable, mais certainement pas au rythme permis par le projet. Ce dernier a accéléré le processus de transmission de la technologie aux agriculteurs et a amélioré, aussi bien directement qu'indirectement, les moyens de subsistance de ces agriculteurs : ce processus aurait pris beaucoup plus de temps si le projet n'avait jamais vu le jour. »
Selon Eric Ndou, la technologie OGM développée au cours de ce projet ouvre un monde de possibilités aux petits agriculteurs, car elle leur permet de cultiver plus, en utilisant moins de ressources. « Ces points sont conformes à notre objectif de pratiques agricoles durables », déclare-t-il.
Saheera Haniff considère que c'est une chance pour les petits exploitants non seulement de cultiver pour leur subsistance, mais aussi pour le marché.
« Les lois doivent autoriser les cultures génétiquement modifiées en Afrique. L'approche scientifique offre au monde un moyen sûr et durable de répondre aux demandes d'une population croissante. »
Cela permet également aux petits agriculteurs de faire face aux défis et aux menaces comme la sécheresse, les maladies et les ravageurs (la chenille légionnaire d'automne, par exemple).
« Si les agriculteurs n’ont pas accès à ces technologies, leur capacité à produire une récolte durable est gravement affectée. Cela n'a pas seulement un impact sur l'agriculteur, mais aussi sur une famille, une communauté et un pays », explique Saheera Haniff.
L'objectif de ce projet est désormais de poursuivre le processus de commercialisation des hybrides développés dans son cadre.
L'espoir de Saheera Haniff et d'Eric Ndou pour l'avenir de l'agriculture en Afrique est que l'écart entre les petits exploitants et les agriculteurs commerciaux puisse se réduire, et que la technologie soit rendue plus accessible à tous les agriculteurs. Ils espèrent constater une croissance significative sur le marché, tout en donnant aux agriculteurs un choix adapté à leurs besoins.
Bayer remet une moissonneuse-batteuse au Conseil de la recherche agricole
Le 13 octobre 2020, Bayer, qui a contribué au projet WEMA en fournissant technologies, plasma germinatif et personnel pour développer du maïs résistant à la sécheresse/aux insectes, a remis une nouvelle moissonneuse-batteuse Holland TR88 à l'ARC, qui a été utilisée au cours du projet. Selon Eric Ndou, cet atout permettra d'accroître l'efficacité des projets futurs de l'ARC.